BONNE ANNÉE, SOUS LE SIGNE DE LA MOUFFLITUDE !
La moufflitude, c’est…? Non, rien à voir avec les moufles de Bernie Sanders. La moufflitude, c’est une promesse de confort, de bien-être, de bonnes soirées avec rien d’autre de plus compliqué qu’un bon bouquin, une bonne série, en attendant de pouvoir les passer avec des amis…
Oui, c’est un peu morose, mais qui ne l’est pas ? Allez, un peu de jus, le pire est forcément déjà passé. Si, si !
Pour ma part, janvier, c’était plutôt très sympa. Déjà, c’était mon anniversaire, et c’est encore cool. Ça grince un peu, mais ça grince depuis les 28, alors je m’habitue.
Mais janvier, c’était aussi un super boulot. Merci, Isabelle, de m’avoir fait confiance <3.

Des poufs. 3 énormes poufs de 1x1m. On peut les transformer en chauffeuses, avec un dossier bas, un coussin dorsal pour le confort ? Et un tissu sympa ?
OH OUI, ON PEUT. C’EST PARTI !

GO POUR LA MOUFFLITUDE !
Je commence par créer les structures. Elles viendront se glisser sous l’agglo existant, sous le pouf, et seront vissées dessus. Elles seront en agglo, bardées d’équerres, avec des renforts bois. Testé et approuvé.

On tend une toile forte dessus, et hop. Mousse sur résille, ouate. La cliente veut peu d’épaisseur, alors je fais en sorte de garder de la finesse, de ne pas avoir d’angle cassant pour le confort de toucher, et pour préserver le tissu, qui s’abîmerait plus, avec le frottement.

Je vous passe les étapes de tests et de prototypage. Toujours est-il que nous y voilà, le tissu est mis. Technique d’empochage classique : en gros, c’est une housse. Sur la photo ci-dessus, le tissu n’est pas encore tendu, il est juste “glissé” à son emplacement. Il sera finalement tendu et agrafé.

Parallèlement, le reste, les poufs d’origine, doivent être refaits : on ne touche à rien, on remplace juste le tissu. Ok. Ils restent déhoussables bien sûr, et, alors que je ne l’avais pas prévu, je préfère surpiquer, afin d’assurer la solidité d’ensemble des coussins.
RETOUR AUX BASES
Les bases des poufs. Les socles quoi.
De base, ils sont scratchés dessus, et dessous. Il faut défaire, le tissu est ancien. Mais j’aime cette simulation de cuvette en velcro. L’idée est bonne, l’ensemble étant “mou”, composé uniquement de mousse, il est dur de tendre quelque tissu que ce soit. Le velcro donnera la possibilité de tendre/détendre le tissu à volonté, sans risque qu’il craque. Je garde donc le principe.

Je choisis un jersey sur mousse gris, pour le confort et la solidité. Le gris, c’est très raccord avec le vieux rose, c’est contrastant en restant classe, et tellement moins salissant que le beige d’origine…
TOUJOURS PLUS !
Il ne manque que les coussins dorsaux. Ben oui, les poufs font 1m *1m, C’est énorme, et il faut pouvoir ne pas se casser la nuque sur les nouvelles structures.
Et là, damned.
Dans mon projet dessiné, j’avais pensé à une séparation, pour les coussins, en mode bas/haut. Horizontale.. Et non, évidemment. Une fois confrontée à la bête, je me rends compte que les lombaires ne seront pas en danger. Ces coussins, au final, s’apparentent à des traversins, en section carrée. Et comme les traversins des grands parents, le danger c’est… Le vide au milieu, bourré sur les côtés. Non. Niet. Cela ne sera pas. Je parle des traversins, pas des grands parents, hein. Peace.
ET SI ON CONFINAIT ?
La ouate. Juste la ouate.
Donc, je decide de créer des “partitions” dans les coussins dorsaux. 3 tiers. Enfin… 30/40/30. Compartimentée, confinée, la ouate ne s’écrasera pas, et ne se bourrera pas sur les côtés à l’usage.
Oui, c’est visible sur les coussins. Mais… Ils sont réglables. Le coussin intérieur a un zip. Le rembourrage est donc complètement modifiable. Plus rembourré, moins rembourré… Je tiens évidement de la ouate en vrac à la disposition de ma cliente si besoin.
FINITIONS, ET DÉPART
Voilàaaaaa, c’est finiiiiiiii…
Enfin presque. Il se dit qu’on reconnaît un bon tapissier aux finitions invisibles au profane. Wow. Alors finissons bien invisiblement.
(non, sérieusement, oui, il faut le faire, ne serait-ce que pour la satisfaction personnelle, parce que c’est trop chouette de livrer un projet dont on est fier)

VOILAAAAAAA, C’EST FINI (EN VRAI)
Oui. Il faut livrer, tout est prêt, calé, tout est vérifié…
Mais…
C’est assez étrange, cette sensation. On a vécu avec ces poufs, ces meubles, ces tissus, pendant un petit moment, et ça fait presque bizarre. On en connaît tous les recoins. On sait où on a glissé un peu, les petits défauts. On a vécu avec le tissu, on a réfléchi sur les structures, sur les assemblages… Bref, on a partagé la vie de ces meubles. Objets inanimés, avez-vous donc une âme ? Oui. Pour leurs propriétaires, c’est évident, mais pour nous aussi, artisans : on s’attache
SANS UN REGRET, SANS UN REMORD
Non parce que ok, je suis sentimentale, vous l’aurez (éventuellement) vu (peut-être).
Le petit stress à la livraison, c’est l’apanage des jeunes dans la profession, ou du syndrome de l’imposteur, allez savoir. Bref, argh, un peu.
Mais tudieu, joie de voir les bêtes lâchées dans leur milieu naturel. Wow.

Oserais-je vous dire que je kiffe ? Et que ça fait quand même un MEGA CANAPÉ HYPER MOUFLE ?
EN RÉSUMÉ : VIVE LA MOUFLITUDE !
Pour toi qui as tout lu sans mourir d’ennui : je te souhaite un 2021 plein de moufflitude. Et franchement, un vrai chill serein, je ne sais pas quoi souhaiter de mieux. Ah, si, la santé.
C’est important la santé.
Portez vous bien. Chill et moufflitude* <3
*[la mouflitude -ou moufflitude- n’etant qu’un mot inventé, je me réserve le droit de mettre un “f” ou deux selon les envies ou l’esthétique de la phrase. Voilà. Bisous.]